Guillaume Séroin Domaine Sant Armettu

Pouvez-vous nous présenter rapidement votre domaine, et le rôle que vous y occupez ?

Le domaine de Sant’Armettu s’étend sur 40 hectares environ, sur deux parcelles entre Olmeto et Tizzano. Mon grand-père a lancé l’aventure en plantant les premières vignes en 1964 ; à l’époque il vendait le raisin à la coopérative. Puis mon père a monté la cave et créé la marque quand il a repris le domaine en 1994. On n’avait alors qu’une dizaine d’hectares, que mon père a complétés, uniquement en cépages corses. Ce sera bientôt mon tour, l’an prochain peut-être. Pour le moment je viens de finir une école d’ingénieur à Montpellier, et ma petite sœur qui est toujours à l’école en Suisse.

Présentez-nous Rosumarinu Rosé

C’est un rosé de sciaccarellu, qui se veut presque « gris » pour rester sur la fraîcheur, garder le croquant et le fruité du cépage sans tomber dans le côté vineux. Le pressurage est très court, à froid, comme la fermentation. C’est un rosé vif et fruité, qui reste dans l’esprit estival de la gamme Rosumarinu.

Pensez-vous que le rosé représente une mode ou une tendance de fond ?

Malgré une légère baisse de consommation, je pense que c’est une tendance de fond, inscrite dans les modes de consommation. Le patrimoine gustatif, les cépages, et les techniques de vinification offrent en Corse un potentiel magnifique et nous poussent à faire des rosés irréprochables. On y travaille, on cherche, on expérimente. On pense sortir l’an prochain sortir en édition limitée un nouveau rosé hyper expressif, très fruité, gourmand, très facile à boire.

Vous représentez la jeune génération dans une histoire familiale déjà riche. Pouvez-vous partager quelques orientations personnelles que vous voudriez mettre en œuvre ?

On parle beaucoup avec ma sœur de la reprise. Nous, ce qui nous tient à cœur plus particulièrement c’est de travailler les vignes sans mécanisation, seulement avec l’intervention de l’homme et de l’animal. Et un jour, on passera aussi en biodynamie. On a déjà commencé sur une parcelle, au cheval, tout à pied. C’est très fastidieux mais on souhaite vraiment sortir une cuvée qui soit différente, un vin qui soit travaillé naturellement. C’est la poursuite du travail de mon père, qui pratique une agriculture raisonnée dans le respect de l’environnement, et va bientôt être certifié Agriculture Biologique. Notre culture, nos études, nos formations nous poussent dans cette voie, qui va structurer nos efforts dans les prochaines années.

Marc Andria Acquaviva Domaine Alzipratu

Pouvez-vous nous présenter rapidement votre domaine, et le rôle que vous y occupez ?

Le domaine Alzipratu est situé en Balagne, au-dessus de Calvi et va fêter bientôt ses 60 ans. La surface plantée (en cépages autochtones, ou quasiment) couvre 45 hectares dont la moitié en rouge, un tiers en blanc et le reste en rosé. On travaille en bio avec une certification HVE. Je représente moi-même la 3e génération sur ce domaine. Le domaine a été lancé au début des années 60 par Maurice Acquaviva, mon grand-père ingénieur agronome, et son associé le Baron de la Grange propriétaire du couvent d’Alzipratu, un ancien couvent franciscain. Le domaine est devenu purement familial dès le début des années 90 avec l’arrivée de mon père sur l’exploitation.

2) Présentez-nous Pumonte Rosé

Pumonte rosé est un assemblage de sciaccarellu, d’elegante (grenache corse, NdlR) et de niellucciu ce qui lui donne beaucoup de fraîcheur, mais aussi de l’amplitude. Il fait un court élevage de 6-7 mois en inox, sur lies et avec bâtonnage, pour la structure, pour la longueur et les amers en fin de bouche. Il trouve toute sa place sur une table pour des accords mets et vins, avec une salade gourmande, des légumes d’été, des poissons crus.

3) Pensez-vous que le rosé représente une mode ou une tendance de fond ?

Je pense qu’il y a forcément un peu des deux. Il y a eu la mode des rosés sucrés, celle des rosés très clairs, etc. Mais par-delà les rosés faciles, de plus en plus de consommateurs sont séduits par les rosés de gastronomie, qui sont de vrais vins. Je pense que c’est une démarche de fond.

4) Vous représentez la jeune génération dans une histoire familiale déjà riche. Pouvez-vous partager quelques orientations personnelles que vous voudriez mettre en œuvre ?

L’enjeu majeur pour demain, c’est l’adaptation aux nouvelles conditions imposées par le réchauffement climatique. Les épisodes de sécheresse, de grêle, de gel tardif comme il y a quelques semaines touchent encore plus la Corse que les vignobles du continent. Comment s’adapter, comment continuer à faire du vin en Corse ? Il va falloir réapprendre à cultiver la vigne et fournir un gros travail de recherche et de remise à niveau sur les méthodes culturales.

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